A.L.V.A du nouveau pour la recherche de victimes avalanches

Publié le par Tourrat

En cas d'avalanche, un quart des victimes sont tuées sur le coup. Les chances de survie des autres s'amenuisent au fil des minutes : 93 % dans le premier quart d'heure, 25 % après quarante-cinq minutes... Or huit fois sur dix, les équipes de secours prennent plus de trois quarts d'heure pour arriver sur les lieux. Conclusion : ce sont les rescapés, sur place, qui ont les meilleures chances de trouver vivants leurs compagnons ensevelis. Peut-on les aider à accélérer les recherches ? Un appareil de localisation des victimes d'avalanche (ALVA), imaginé par une équipe du Commissariat à l'énergie atomique-Léti de Grenoble, a cette ambition. L'ALVA, dont un prototype a été testé à Tignes en 2004, a permis la localisation à 30 centimètres près d'un émetteur sous une coulée d'avalanche de 100 m2. D'ici deux ans, espère Norbert Danièle, chef du projet ALVA, mais aussi électronicien et moniteur de ski, les premiers boîtiers pourraient être commercialisés.

Pour l'heure, les skieurs, surfeurs et randonneurs hors piste les plus prudents s'équipent d'un appareil de recherche de victimes d'avalanche (ARVA). Cet émetteur-récepteur électromagnétique reste cependant d'un emploi fastidieux, surtout lorsque plusieurs victimes sont ensevelies.

 

 

L'ALVA, qui fonctionnera sur des fréquences d'ultra large bande (ULB), réservée naguère aux militaires, promet d'être plus rapide et plus simple d'emploi. L'ULB se joue des obstacles — couche de neige comprise — mais surtout ses impulsions électromagnétiques, émises toutes les microsecondes, donnent la possibilité de mesurer les distances avec une précision décimétrique.

 

 

Lors d'une avalanche, deux émetteurs-récepteurs, placés sur la coulée, permettrons de localiser, par triangulation, l'émetteur de la personne ensevelie. Sa position sera directement visible sur l'écran de l'appareil du sauveteur. L'équipe de Norbert Danièle se concentre désormais sur la réduction de la taille de l'antenne et va tenter d'obtenir des autorités de régulation une autorisation d'émission pour l'ALVA.

 

 

L'ULB se profile comme une référence future en matière de communication domestique sans fil. "Elle permettra par exemple à un ordinateur, une imprimante, un mobile, de communiquer tout en formant un réseau dont chaque point est localisé précisément", résume Norbert Danièle. C'est en étudiant ce type de réseau que lui est venue l'idée de l'ALVA, protégée maintenant par un brevet.

 

 

Hervé Morin

 

 

Article paru dans l'édition du monde du 08.01.06

 

 

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